dimanche 25 octobre 2009
Prémisses du printemps
Notre course vers le pôle s'est ralentie pour profiter d'une tiédeur naissante, au long de cités balnéaires de l'Atlantique : Pipinas, Pinamar, Villa Gesell, Mar Chiquita, Mar del Plata, Miramar, Necochea.
Le littoral évoque (inévitablement) celui de l'Uruguay, avec du sable un peu moins blond, une nature un peu moins soignée, des gourmandises nettement moins présentes, une résurgence de sociétés de gardiennage, des habitants tout aussi gentils mais (il nous paraît) moins sereins.
Les routes s'écoulent, calmes et bonnes, éventuellement traîtresses, mais les gomerias (réparateurs de pneus) sont fréquentes, parfois absolument monotones, des pêcheurs s'agglutinant aussitôt qu'un pont daigne surgir sur un rio, parfois absolument splendides, le bétail paraissant paître sur un golf.
Au bout des lignes droites, de grandes flèches blanches sur la chaussée marquent le sens du virage, sans doute pour réveiller l'attention du chauffeur, les jours où le vent ne le cramponne pas sur son volant pour sauver son cap.
Le paysage se morcelle d'immenses landes agricoles, ceintes, dont des pionniers jetèrent (selon notre imagination) les jalons au galop.
Dans leur ferme, les adorables Maria del Carmen et Ernesto nous offrent le mate, des biscuits nappés de crème et l'assado (barbecue). Le soir les hommes jouent aux cartes, avec accent et béret. Tous s'extasient sur la carte dépliée de notre périple, maugréent sur le manque de pluie, qui vole le vert des prés, et le pouvoir centralisé de Buenos Aires, qui « redistribue mal le profit d'un pays doté de toutes les richesses ».
Que raconte-t-on chez nous de l'Argentine ?
Le « Francia » inscrit sur notre maison suscite la sympathie (en plus de nos personnages avenants) : coups de klaxons, pouces levés, photographies et vœux de suerte (chance).
Des fans nous innondent de questions pour le forum de camping-cars www.rodanteando.com.ar, s'émerveillent : « pareil bijoux, à ce prix, c'est un cadeau ! ».
Chacun de nous a recouvré sa forme, notre réfrigérateur ronronne, notre appareil photo est réparé (personne n'échappera à notre soirée diapos), notre literie respire le propre de la lavanderia et nos corps s'épanouissent (pour un temps) de leurs bains chauds à la charmante Hosteria del Bosque, demeure de la regrettée princesse russe Xenia Olchansky Reabuchinsky de Rosen.
Nous guettons notre rencontre avec la vie sauvage, comme un précieux cadeau à déballer.
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