lundi 2 novembre 2009

Patagonie


En franchissant le rio Colorado, une pancarte l'atteste : on entre en Patagonie. Contrôles phytosanitaires, inspection des véhicules, viandes crues et légumes sont jetés (mais ni le saussisson ni le fromage).
Bienvenue dans la pampa, long déroulement (comme son nom le suggère) d'une interminable, intarrissable, inépuisable, insondable platitude arbustive. Il faut le voir pour le croire (nous finirions par en pouffer) !
De surcroit, parmi ces enclos de plusieurs milliers d'hectares, les moutons, dont le voyageur espèrerait naïvement qu'ils viennent, avec un lièvre, deux rapaces et trois fleurs sauvages, émousser la monotonie, ont été decimés par la sécheresse. Comble de l'ironie, la première pluie depuis trois ans s'abbat sur nous.

Trois mille kilomètres, sur l'excellente route 3, pour apprendre à apprécier. Avec une demi-douzaine de villes et leur lot de fantaisie.

Carmen de Patagones, fondée en 1779 sur le rio Negro, par le général Viedma, illustre son époque : des colons alléchés par une place fortifiée (rapidement trop petite), des esclaves noirs pour les aider aux champs, une garnison pour amadouer les Indiens sauvages et une église. Plus tard, arriveront le chemin de fer, des hauts et des bas et les réformes administratives.
Agréable étape en bord de fleuve bleuté.

Las Grutas, dans la baie de San Antonio, la plus chaude d'Argentine. Cité balnéaire, falaise peuplée de grottes et de piaillants volatiles au ventre taché de vert et rouge, innombrables campings, hôtels et restaurants, fermés encore.
Deux Français vivent ici, le padre Michel Anquetil, de Normandie, et Philippe, qui, avec son épouse Caroline, nous offre spontanément aide et café.
Campement sur la magnifique plage sauvage des piedras coloradas, balayée par le vent qui chasse les vagues vers l'océan.

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